Le
pré-forum africain sur l'eau et l'assainissement dénommé "Forum Africa
Water", organisé par le gouvernement du Burkina Faso et l'Institut
international d'ingénierie de l'eau et de l'environnement – 2iE, en
partenariat avec le Conseil des ministres africains de l'eau – AMCOW, et
le Conseil mondial de l'eau – CME, a été clôturé, le vendredi 13 juin
2014 à Ouagadougou.
Deux jours durant, des experts, des
scientifiques, des agences de financement, des organisations et
associations régionales, sous-régionales et internationales, des
parlementaires, décideurs politiques, les représentants des
collectivités, de la société civile et des Organisations non
gouvernementales ont échangé sur le développement durable en Afrique à
travers la maîtrise de l'eau et l'assainissement. Quels sont les
objectifs spécifiques de l'Afrique sur l'eau et l'assainissement dans
l'agenda post-OMD ? Quel plaidoyer l'Afrique défendra-t-elle à Daegu en
Corée du Sud lors du Forum mondial de l'eau ? C'est à ses questions
fondamentales que la rencontre de Ouagadougou s'est résolue à trouver
des solutions communes à tous les pays africains afin d'élaborer un
message d'ensemble qui sera porté et défendu à ce 7ème Forum mondial de
l'eau.
Il ressort des échanges que les Objectifs du millénaire pour
le développement – OMD, ont permis à l'Afrique de réaliser des avancées
en matière d'eau potable et d'assainissement. Cependant, il reste du
chemin à parcourir car plus de la moitié des pays africains
n'atteindront pas ces objectifs en 2015. Ainsi l'Afrique doit se
préparer à parler d'une seule voix au forum mondial de l'eau. À cet
effet, quelques recommandations ont été faites. Il s'agit entre autres,
de la proposition d'un objectif spécifique sur l'eau et l'assainissement
en Afrique dans l'agenda post-2015 et le diagnostic de l'état des lieux
sur la législation en matière d'eau et d'assainissement. L'amélioration
de l'organisation et la gestion des services de l'eau pour accélérer le
transfert des compétences et des moyens en matière d'eau et
d'assainissement aux collectivités territoriales ont été aussi exposées
par les autorités communales.
Le directeur général de 2iE, Amadou
Hama Maïga a exprimé sa satisfaction quant aux défis que le pré-forum de
Ouagadougou se devait de relever. "Ces défis tiennent à la
connaissance approfondie des spécificités sociales, économiques, et
politiques du continent africain à la mise en cohérence des priorités et
des recommandations des différents pays à présenter au forum mondial de
l'eau. Mais le plus grand challenge reste la mobilisation des pays
africains afin que l'eau se trouve à la tête des agendas politiques,
d'où l'objectif principal de la présente rencontre qui augure déjà une
suite heureuse", a-t-il signifié. Selon lui, il s’agit par ailleurs
d’attirer l'attention de la communauté internationale et des décideurs
politiques sur l'impact du renforcement de la solidarité Nord-Sud. Les
2iE, pour sa part, s'inscrit dans la dynamique des OMD à travers la
formation et l'innovation technologique.
La ministre de l'Eau, des
Aménagements hydrauliques et de l'Assainissement, Mamounata Bélem
Ouédraogo, s'est également réjouie du bon déroulement des travaux. "Africa Water 2014 a été riche par sa composition et sa diversité. Le secteur
de l'eau en Afrique est confronté aux défis liés à la faiblesse de la
valorisation des ressources en eau notamment dans le domaine agricole, à
la détérioration de la qualité des ressources en eaux à cause du retard
dans l'assainissement et l'épuration des eaux usées et aux risques des
changements climatiques et l'accentuation de phénomènes extrêmes",
a-t-elle souligné. Elle a par ailleurs noté la fragilisation des
écosystèmes à travers une forte intensification des activités agricoles
et de la déforestation, un développement soutenu des activités
industrielles et une urbanisation massive qui ont contribué à une hausse
du risque de manque d'eau de manière globale.
Emmanuel T. Bicaba, Sidwaya Quotidien (Ouagadougou) – AllAfrica 16-06-2014